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LE MUSÉE OTTO WEIDT
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le Musée Otto Weidt, aménagé sur les lieux originaux, rappelle l’action assez peu connue d’une « résistance de sauvetage » pendant la période du national-socialisme. Le musée appartient à la fondation « Mémorial de la Résistance allemande ».


Otto Weidt est né le 2 mai 1883 à Rostock et mort le 22 décembre 1947 à Berlin comme fils du tapissier Max Weidt et de Auguste Weidt née Grell. Il a été reçu « Juste parmi les nations » en 1971 par le Mémorial de Yad Vashem, organisation israélite dédiée à la mémoire de la Shoah.


Weidt a des tendances anarchistes et n’accepte pas l’autorité pendant sa jeunesse : c’est cette tendance qui est à la base de son comportement durant la Seconde Guerre mondiale et de l’aide qu’il a porté aux juifs persécutés.
Ses problèmes auditifs lui évitent d’être appelé au front pendant la Première Guerre mondiale. Quand il perd lui-même progressivement la vue et devient presque complètement aveugle, il apprend le métier de fabricant de brosses et ouvre à l’adresse Rosenthaler Straße 39 (près du Hackescher Markt) un atelier de brosses et de balais. Celui sera classé « wehrwichtiger Betrieb » – entreprise importante pour l'effort militaire – car il vend l'essentiel de sa production à la Wehrmacht.


La plupart de ses salariés, malvoyants ou sourds-muets, sont juifs. Weidt leur évite la déportation en leur procurant de faux papiers et en achetant certaines complicités. Il aide de nombreuses familles à se cacher. Pour y parvenir, il entretient des contacts avec la Gestapo, la police ordinaire, le bureau de l'emploi, mais aussi avec beaucoup d'autres cercles de résistance et de sauvetage. Il s’emploie à corrompre certains nazis pour récupérer ses amis avant qu’ils ne soient déportés.


Un exemple : De 1933 à 1935, Alice Licht (sur la photo assise à droite de Otto Weidt) a suivi une formation de secrétaire. À partir d’avril 1941, elle a été astreinte au travail forcé dans l’usine de soie artificielle ACETA de l’IG-Farben. Elle simule un ulcère d'estomac et peut obtenir sa libération. Otto Weidt l’embauche en juin 1941.
En février 1943, Otto Weidt cache la famille Licht dans une salle de stockage de l’atelier pour aveugles. En octobre 1943, la Gestapo arrête la famille et la déporte au ghetto de Theresienstadt, plus tard au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Ses parents y sont assassinés.


Au début de 1945, Alice Licht réussit à s'échapper à Berlin. Elle vit la fin de la guerre dans l’appartement d’Otto Weidt à Berlin-Zehlendorf. En 1946, elle émigre aux États-Unis. Alice Licht meurt en Israël en 1987.

               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 



En 1936, Otto Weidt épouse Else Nast. Elle a soutenu son mari dans ses opérations de sauvetage coûteuses et très dangereuses. 56 Juifs ont été cachés. Otto Weidt leur a fourni de la nourriture et de faux documents d'identité, organisé des cachettes et versé des pots-de-vin. Il s’est même rendu à Auschwitz pour aider un ancien employé à échapper de la captivité.


Mais tous n'ont pas pu être sauvés in fine. Seulement 27 de ses protégés ont survécu à la dictature nazie.
Quand un espion juif a trahi les cachettes aux nazis, Otto Weidt a été arrêté, mais il a gardé son sang-froid, arguant qu’en tant qu'homme presque aveugle, il ne pouvait pas voir ce qui se passait autour de lui. Avec l’aide de pots-de-vin, Weidt parvient à se faire libérer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Le poème reproduit ci-dessous écrit par Otto Weidt en 1917 (phase anarchiste) prédit le fil de sa vie :


Ich kann beides: ich kann enden
Kann: was ich begann vollenden
Vor mir liegt ein freies Leben
Dem ich selbst den Wert gegeben


Mon intérêt tout particulier pour ce musée se situe dans l’histoire personnelle racontée par ma Grand-Mère. Elle a perdu sa sœur sourde-muette classée « lebensunwert » et gazée dans un camion. Elle a décidé de faire opposition au régime nazi en cachant un jeune réfractaire pendant toute la durée de la guerre. Ce musée nous rappelle le contexte de persécution pendant la période du nazisme, tout en témoignant du courage extraordinaire de certaines personnes, au cœur même de la capitale du Reich.

 


Michèle.



 

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