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LE MÉMORIAL AUX JUIFS ASSASSINÉS D'EUROPE

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Pour notre dernière journée sur Berlin, le dimanche 3 novembre 2019, nous avons eu l’occasion d’entrer dans l’histoire des Juifs en Allemagne, en particulier dans l’histoire du Holocaust et de son traitement « mémoriel ».

En effet, le « Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe » – souvent appelé le « Mémorial de l’Holocauste » a été édifié et ouvert au public le 10 Mai 2005, à 300 mètres de la porte de Brandebourg, sur le chemin du Potsdamer Platz. L’ouvrage a été réalisé par l’architecte américain Peter Eisenman, aidé par l’ingénieur britannique Buro Happold. Ces spécialistes du genre nommé « la déconstruction architecturale », ont créé un champ du souvenir, couvert de 2711 stèles de béton, mise sous la forme d’un maillage. La taille des stèles est différente selon l’endroit, et le sol est ondulé, formant une sorte de vague. Le but est de déstabiliser l’orientation du visiteur, créant ainsi un malaise et de la confusion, renvoyant aux conditions vécues par les Juifs au temps du national-socialisme.

 


Sous ce champ de stèles se trouve le « Centre d’information du Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe », donnant de très nombreuses informations sur les persécutions subies, ainsi que sur l’expérience de vie de certains hommes et femmes juifs. Cet endroit représente un bon mélange entre une vision globale et personnelle concernant l’histoire juive. Le musée divisé en 5 pièces, chacune jouant un rôle important dans la compréhension des événements. Cela commence par un long couloir, retraçant l’histoire du peuple Juif entre 1933 et 1945. La première pièce se nomme la « salle des dimensions » qui donne des informations « brutes » (nombre de victimes par pays), mais présente aussi des données personnelles par le biais d’écrits provenant des persécutés. Suivent la « salle des familles » avec un focus sur 15 familles de pays différents et qui documente leurs parcours ainsi que la « salle des noms », une grande salle minimaliste, avec seulement des noms affichés aux murs et un bref récit de leur vie. La dernière pièce est connue comme la « salle des lieux » et montre 220 lieux où les Juifs ont été persécutés.


D’autres supports permettent d’élargir ses connaissances sur l’histoire de l’Holocauste. Avec le portail commémoratif, on obtient des informations sur les autres sites ayant le même but que ce centre d’information, une base de données contient plus de trois millions noms de victimes, des archives vidéo fournissent des images.

 



Plus tard dans la journée, nous avons visité le Musée juif de Berlin, l’un des plus célèbres d’Allemagne depuis son ouverture, en 2001 (plus de 10,8 millions de visiteurs entre 2001 et 2016). Le musée a une architecture particulière, ayant une partie datant du XVIIIe siècle, le Kollegienhaus, ainsi qu’une structure plus récente, réalisée entre 1993 et 1998 par l’architecte américain Daniel Libeskind. Pour 3€, sur présentation de notre carte étudiante, nous sommes entrés et pour 2€ supplémentaires, nous avons pris un guide audio, nécessaire pour bien comprendre le musée, notamment d’un point de vue architectural.


L’avantage de ce musée est qu’il permet de bien comprendre la culture juive, mais parvient à mélanger parfaitement exemples de vie personnelle et informations historiques. Daniel Libeskind a divisé son bâtiment en trois couloirs, surnommés des « axes » portant chacun des noms puissants, et destinés à faire passer un message différent. L’artiste parvient également à déstabiliser le visiteur en installant un sol en pente, tout en supprimant tout angle droit dans la pièce.

 


On retrouve l’axe de l’Exil, qui représente le péril de l’émigration : de nombreux objets et photos sont placés dans des vitrines afin de nous donner des exemples précis. Cet axe conduit au Jardin de l’Exil, un espace extérieur, cloisonné par de hauts murs extérieurs et rempli par 49 piliers : une fois encore, ce lieu montre la difficulté de l’exil, dans un environnement supposé ouvert, offrant des opportunités, mais qui est au fond une sorte de prison.
L’axe de l’Holocauste montre les atrocités de la guerre, il est jonché d’objets provenant de personnes mortes sous le régime nazi. Il mène à une grande tour, la Tour de l’Holocauste, qui est un lieu vide, avec pour seule lumière une petite entaille en haut du bâtiment. Cela représente l’idée de désespoir, de solitude que beaucoup ont vécu durant de cette période, mais également la lueur d’espoir qui vient avec les rayons du soleil. Certains disent cependant que cette tour est une mise en évidence des chambres à gaz.


L’axe de la Continuité représente la vie et mène à l’escalier donnant sur la salle décrivant la culture juive.
On retrouve également des « Voids » dans l’édifice, des lieux remplis de vide, symbolisant l’absurdité de la guerre, son manque de fondement.


Deux expositions étaient en cours lors de notre venue : une exposition sur la culture juive, expliquant les principes de cette religion et ses caractéristiques. Elle s’achève sur la salle des feuilles mortes, une installation de l’artiste israélien Menashe Kadishman qui a placé 10000 visages découpés dans le métal, provoquant un bruit assourdissant, symbole de la violence de la guerre. L’autre exposition accessible était une expédition photographique, montrant Israël et la vie quotidienne dans ce pays.


Malheureusement, l’exposition permanente (sur l’histoire juive en Allemagne à travers les siècles) était fermée, réouverture prévue dans quelques mois.


                                       Maël.

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