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Photo du rédacteurBastien Schmaltz

Les relations diplomatiques entre le Japon et la Corée du Sud - Partie 2

Dernière mise à jour : 2 févr.


 

Une tension encore présente dans plusieurs autres domaines, notamment au niveau commercial et sociétal


Une société anti-coréenne au Japon et une société anti-japonnaise en Corée : une société aussi marquée peut-elle s’apaiser ?


A cause de cette décision d’entériner l’accord en 2017, le racisme anti-coréen au Japon va grimper en flèche. Leur relation devient de plus en plus tendue et va devenir encore plus tendue en 2019. Lors de cette année, le Japon décide de refermer l’exportation vers la Corée du Sud. Le problème est que la Corée du Sud a besoin de ses terres rares japonaises pour fabriquer certains produits notamment ses batteries de smartphone Samsung. En réponse à cela, la Corée du Sud décide de boycotter beaucoup de choses qui proviennent du Japon. Le gouvernement interdit la vente et l’achat de produits japonais. Ce qui est encore plus flagrant c’est que le drapeau utilisé n’est pas celui du japon actuel mais celui de l’empire japonais au 20e siècle. Cette marque prouve que les « femmes de réconforts » et la domination est encore présente et gêne beaucoup les Sud-Coréens. La Corée du Sud va aller encore plus loin dans l’interdiction japonaise. Elle va aussi toucher le domaine du tourisme.


On constate qu’entre 2018 et 2019, le nombre de visiteurs sud-coréens au Japon a chuté de 7,6%. Le Japon a besoin aussi de ce groupe de touristes pour pouvoir vivre. Les touristes coréens représentent une perte de 25 % dans le domaine du tourisme. La société sud-coréenne, pendant cette période, était dans un racisme anti-japonais. Mais c’est aussi le cas, du Japon où le racisme est plus marqué et plus assumé dans certaines parties de la société. 


À gauche - Affiche interdisant la vente mais aussi l’achat de produit japonais

À droite - Affiche interdisant les produits japonais dans les rayons


Au Japon, il existe un mouvement, appelé le Zaitoku-kai (littéralement « association des citoyens contre les privilèges spéciaux des Coréens du Japon »), est un mouvement raciste anti-coréen crée le 2 décembre 2006 par un certain Makoto Sakurai (ceci n’est pas son vrai non, mais un pseudonyme.) Tout ce qu’on sait de son fondateur, est qu’il est un ancien inspecteur des impôts.  Cette association est anti-communiste et d’extrêmes droites. Il serait pour une révision de l’histoire du Japon notamment le déni du phénomène des femmes de réconfort. Selon lui, ce mouvement  pour les « femmes de réconforts » ne sert à rien et ce problème n’a jamais réussi. Il est composé de plus de 15,000 membres officiels en 2016. C’est le mouvement xénophobe le plus important et le plus célèbre au Japon. Mais ce nombre n’est que pour les membres actifs du groupe. Ils sont bien plus selon certains spécialistes. « Débarrassons-nous des Coréens ressemblant à des cafards » ou « le Japon devrait rompre ses relations diplomatiques avec la Corée » sont des propos que les membres du Zaittoku-kai ont prononcés lors de certaines manifestations. 


Les quelques 500.000 Coréens vivant au Japon, ont appelée plusieurs le gouvernement japonais à interdire les rassemblements mais aussi le groupe, mais « ferment les yeux » sur ce groupe. Les membres les plus calmes du mouvement ne font que manifester, mais d’autres membres agissent et posent un réel problème pour la population coréenne au Japon (en 2009, la population coréenne représentait 26 % des étrangers.) Ces membres qu’on peut considérer comme dangereux appelle même à « tuer les Coréens ». Ces exemples de violence ne sont pas rares, il y a encore eu en 2012, plusieurs agressions de plusieurs membres d’une compagnie nationale pharmaceutique, car ils ont utilisé une actrice coréenne pour faire une campagne publicitaire.



Dans l'ordre :

  • Exemple d’une manifestation du Zaitoku-kai

  • Manifestation du Zaitoku-kai devant une chaîne de Télévision  Japonaise

  • Le Zaitokukai pietinant le drapeau sud-coréen


Nous pouvons voir ci-contre, une de ses manifestations, devant une chaîne de télévision, car il diffusait trop de télé-crochets sud-coréens à la télévision japonaise.  Comme nous pouvons le voir, sur la photo ci-contre, nous voyons des japonais en pleine manifestation, marcher sur le drapeau sud-coréen. Cela pourrait s’apparenter à un manque de respect pour les Coréens et pour le monde entier. Mais cette action n’est pas si inhabituelle dans le groupe, au contraire elle est monnaie courante. Ces actions, ces propos… sont carrément montés jusqu’aux Nations Unis et la Corée du Sud ainsi que l’ONU, demandent au Japon de mettre en place des lois interdisant ce genre d’action grave. 


La société coréenne déteste les Japonais et la société japonaise déteste les Coréens. On le remarque par les nombreuses manifestations, interdictions, ou encore agressions. Après ce n’est qu’une partie de la population qui sont haineux à ce point. La majorité des jeunes des deux pays ne comprennent pas tellement cette haine que les autres peuvent ressentir. Ils n’ont pas tellement connu les périodes complexes entre les deux nations.


On remarque qu’il y a aussi que les gouvernements ne s’apprécient pas tellement et ils ont plus de moyens de les empêcher d’avancer, notamment dans le domaine commercial. 



Une attaque commerciale sur fond d’histoire encore trop fraiche pour les deux pays 


En 2019, le gouvernement de Shinzo Abe annonce à partir du 28 août, que  la Corée du Sud ne ferait plus partie de la liste des 27 « partenaires de confiance ».


Après cette annonce, les produits sud-coréens avaient un contrôle minimaliste, mais après cela, les contrôles seront plus difficiles. En apprenant cela, Séoul retire très rapidement le Japon de sa « liste blanche » des partenaires commerciaux. Cette liste est la même que celle du Japon. D’après le ministre sud-coréen des finances Hong Nam-Ki : ce qu'a fait Tokyo « sape fondamentalement la relation de confiance et de coopération que les deux pays ont établie » et aussi « les actions successives du Japon menace la coopération économique du Japon et de la Corée du Sud et du reste du monde. Elle pertube également la coopération en matière de sécurité entre nos deux pays et les Etats-Unis ». En effet, les deux pays ne discutait pas mais ne se haîssaient pas. La Corée du Sud justifie ce retrait, car la Corée du Sud ne connaîtrait pas « une nouvelle défaite » face au Japon, cela une allusion à peine voilée à la colonisation du Japon durant la première moitié du XXe siècle.



À gauche - Le ministre de l’Industrie et du Commerce japonais annonçant le retrait de la Corée du Sud de sa liste de confiance

À droite - Un Sud-Coréen lors d’une manifestation anti-Japon en Corée du Sud



L’autre raison de cette attaque commerciale, la Corée du Sud réclame une indemnisation pour ses ressortissants soumis à un régime de travail forcé dans des entreprises japonaises durant la Seconde Guerre mondiale. Cette détestation nourrit un long contentieux entre le Japon et la Corée du Sud. Le Japon refuse de donner une indemnisation à Séoul. Pour le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Kim Hyun-Chong, la décision de Tokyo est une « humiliation nationale ». A cause de cela, il ne sera pas exclu que la capitale coréenne révise les accords de coopération passés avec le Japon sur le renseignement militaire. En plus de cette possibilité, le ministre sud-coréen Hong Nam-ki a évoqué le dépôt d'une plainte auprès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).



En conclusion, les deux pays ne peuvent pas tellement se supporter tant au niveau de leur société qu'au niveau de leur gouvernement. Toute action qui pourrait embêter les deux pays, est réalisée. On peut dire que leur relation diplomatique avant 2020, est au point mort. Mais avec la crise sanitaire du Covid-19 touchant le monde entier et en voyant la communauté internationale soudée, les deux pays n’ont pas d’autres choix que de s’entendre. Cette crise n’est pas la seule et unique raison. En effet, les deux pays développés d’Asie se retrouvent face à deux puissances émergentes qui les menacent tous les deux : la République Populaire de Chine de Xi Jinping et la République Démocratique de Corée de Kim Jong Un. 







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