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Photo du rédacteurBastien Schmaltz

Les relations diplomatiques entre le Japon et la Corée du Sud - Partie 3

Dernière mise à jour : 2 févr.


 

Les tensions avec la Chine et la Corée du Nord : une apaisement possible des tensions entre les deux nations 


Deux pays en cours de réconciliation 


Avant la réconciliation des deux nations, la Corée du Sud et le Japon n’avaient pas organisé de grand sommet bilatéral. Le dernier en date datait de 2011 au Japon. Sous la pression de Washington DC, les deux représentants des pays se sont promis en 2023, de tenter de tourner la page. 


Avec des négociations, la Corée du Sud annonce qu’elle gère elle-même un fond d’indemnisation des victimes coréennes du travail forcé effectué pendant la guerre dans des entreprises japonaises, même si aujourd’hui, cette idée ne plaît pas à la population coréenne. En effet, selon eux, ce n’est pas à la Corée de dédommager les victimes mais c’est au Japon de le faire.  Selon Tokyo, le problème avait déjà été résolu dans les années 1960. Le Japon abandonne les restrictions aux exportations de produits japonais de pointe, en réponse à cela, Séoul abandonne la plainte déposée contre le Japon devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). 




Même si le premier ministre japonais Fumio Kishida ne l’a pas évoqué, il est probable qu’il invite son homologue coréen lors du sommet du G7 qui se tiendra en mai à Hiroshima. Le G7 est un groupe de discussion avec les 7 premières puissances qui détiennent environ 2/3 de la richesse mondiale (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et enfin le Royaume-Uni). L’invitation de la Corée du Sud à ce sommet est une première pour le réchauffement entre les deux nations. Fumio Kishida pourrait se rendre dans la capitale coréenne pour un second sommet du réchauffement climatique. Voici une photo du sommet du G7 qui a eu lieu à Hiroshima cette année. Nous pouvons voir que les deux nations sont représentées par leur président respectif.


À gauche - Photo officiel du G7 en mai 2023 à Hiroshima au Japon

À droite - Premier sommet entre Tokyo et Séoul à se tenir en Corée du Sud depuis 12 ans



Déjà, le fait de les voir ensemble permet justement de prouver que leur relation est de moins en moins tendue, mais surtout que leur relation nouvelle est intégrée par les autres puissances économiques mondiales. Ce second sommet de réchauffement a eu lieu le dimanche 7 mai 2023. Vous pouvez voir sur la photo ci-contre, l’arrivée du premier ministre japonais arrive en Corée du Sud pour rencontrer le président Sud-Coréens. 


Ce réchauffement des relations entre les deux pays est un peu forcé par les Etats-Unis, mais semble bien fonctionner. On le remarque, car le Japon et la Corée du Sud se remettent l’un et l’autre sur leur liste de confiance et suppriment leurs sanctions respectives. Leur diplomatie est correcte mais pas encore totalement renouée. Il faut un acte important pour pouvoir confirmer le renouement permanent dans leur relation.


En effet, les nécessités d’avoir une relation nippon-coréen correcte s’est accentuée depuis la crise sanitaire du Covid-19, mais aussi avec la concurrence chinoise qui ne cesse de s’augmenter et la menace sérieuse d’une attaque militaire nord-coréenne. 



Une relation apaisée et demandée face à la menace nord-coréenne et chinoise 


Deux pays menacent l’archipel Japonnais et la Corée du Sud : la République Populaire de Chine et la Corée du Nord, mais pas pour les mêmes raisons. En effet, la Corée du Nord les menace militairement  avec les essais nucléaires alors que la Chine les attaque plus dans le domaine économique et commercial. 


En ce qui concerne la Chine, les Grandes entreprises des deux nations évoquent les restrictions de livraison des multiples composants. En effet, Washington a poussé ses deux alliés à priver Pékin de plusieurs produits high-tech cruciaux. La Chine a pour but de développer sa production de semi-conducteurs. Elle en a besoin de composants que la Corée du Sud et le Japon possèdent.


Depuis 2021, la Chine ne cache plus son ambition, de prendre la première place au niveau mondiale dans tous les domaines. Avant ces restrictions, les deux pays acceptaient, Pékin pouvait les construire et du coup pouvaient se développer dans le domaine High-Tech.


Avec la collaboration des deux pays, cette restriction est désormais possible. Alors les conséquences de cette restriction sont assez simples : les semis-conducteurs sont utilisés pour construire des produits donc une baisse de production et une baisse de l’économie. 



Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping depuis 2013

Président des Etats-Unis Joe Biden depuis 2021



En effet, selon Akimyama Masahiro, ancien vice-ministre japonais de la défense, les deux pays doivent « mettre de l’eau dans leur vin ». Voici ses propos : « Le Japon se sent très menacé par la Chine et la Corée du Sud est dans la même position. Face à la guerre chino-américaine et la montée en puissance de la Chine, la Corée du Sud et le Japon partagent un intérêt commun. »


Pour la Corée du Nord, la menace est uniquement militaire. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un en Corée du Nord, le pays tente d’obtenir la bombe atomique. Les essais nucléaires nord coréen menacent la Corée du Sud, pas depuis 2023 mais depuis l'arrivée de Kim Jong Un au pouvoir, car les deux pays sont toujours en Guerre (un cessez-le-feu signé en 1953, mais pas de traité de paix.). Quant aux Japon, les essais nucléaires de la Corée du Nord se trouvent principalement dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) du Japon. Cette zone économique exclusive est un espace maritime ou un pays peut exercer ses droits économiques et exploiter les ressources naturelles. C’est dans cette zone en bleu, (voir sur la carte), où la Corée du Nord teste ses missiles nucléaires.


Après, la Corée du Nord est enclavée par la Corée du Sud d’un côté et la ZEE japonaise, leur choix de test est ainsi très limité. Cette menace est tout de même, prise au sérieux par la communauté internationale surtout par trois pays : Corée du Sud, Japon et enfin les Etats-Unis (ennemi naturel de la Corée du Nord). Ces tirs sont considérés comme très « violents clairement par de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », déclarent les trois États, en affirmant que leur coopération ne serait pas « perturbée par des provocations », selon le texte rendu public par la Maison-Blanche.



Dans l'ordre :

  • Conférence de presse où les 3 nations ont répondu face à la menace nord-coréenne

  • Carte représentant la Zone Exclusive du Japon 

  • Dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong Un depuis 2011



Ce communiqué permet de montrer que leur coopération est sans faille, même entre la Corée du Sud et le Japon. Il est même question d’après un proche de Joe Biden qu’il y est une rencontre tripartite à Washington DC avec les dirigeants Japonais et Sud-Coréens. Ce qui fut le cas, en novembre 2023 où vous avez pris une photo. La personne à droite, représente les Etat-Unis de Joe Biden, au milieu la personne représente la Corée du Sud de Yoon Seok Youl, et enfin la dernière le Japon de Fumio Kishida. 



 

Conclusion


En conclusion, le cas des relations diplomatiques entre la Corée du Sud et le Japon nous prouvent que les relations entre les différents pays du monde sont mouvantes. Il existe une multitude d'exemples, mais cela permet de prouver autre chose : que deux pays qui ont une histoire commune triste peuvent très bien s’entendre.  En effet, au milieu des années 2010, les deux pays ne pouvaient pas se supporter et ne communiquer plus. Il s’attaquait en permanence sur tous les fronts qu’ils soient économiques ou touristiques pour des raisons historiques : la colonisation, les femmes de réconforts, l’exploitation de mains d’œuvre…


Durant la courte période entre 2015 et 2020, parfois les sociétés ne pouvaient pas se supporter, avec le Zaitoku-kai au Japon. D’autres fois, c’étaient les gouvernements qui ne pouvaient pas s’entendre, comme l'entérinement du traité de 2015 en 2017 par la Corée du Sud. A cause des élections dans les pays, leur avis sur cette relation était constamment remis en cause par le pouvoir politique, mais dès l’arrivée au pouvoir du président de la Corée du Sud en 2022, les deux représentants du pouvoir ont voulu régler et améliorer leur relation. Grâce à la menace nord-coréenne et chinoise, mais aussi la crise sanitaire du Covid-19, les deux pays ont réussi à s’entendre. Les Etats-Unis ont peu forcé à leur réconciliation, alors que quelques années auparavant, elle les avait un peu entachées. mais cela a finalement bien marché. Les Etats-Unis ont joué un double jeu entre 2015 et aujourd’hui. Ils n’ont peut-être pas pardonné ce qu’un a fait à l’autre, mais acceptent de travailler ensemble sur le même front. *


Dans l’accord signé, en 2022, les deux pays ne parlent pas de la question des « femmes de réconforts ». Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela : soit le problème a pu être oubliés par les deux pays, soit la menace est trop importante pour parler de leur différents. Après, Nous n’avons pas tous les tenants et les aboutissants de leur contrat. Il ne serait pas impossible de voir, l'arrivée d’un président sud-coréen ou d’un Premier ministre japonais remettant en cause cette question historique sur le devant de la scène diplomatique et détruisant cette relation de confiance qui a mis du temps à se construire. Mais pour l’instant, tant que la menace chinoise et la menace nord-coréenne n’est pas entièrement supprimée, leur relation est plutôt stable. 


Comme dit précédemment, les relations diplomatiques sont mouvantes. On l’a vu dans les relations entre les deux grandes puissances asiatiques. Au début, la Corée du Sud et le Japon ne pouvaient pas s’entendre durant le 20e siècle et au début du 21e mais aujourd’hui, les relations sont bonnes. Et donc, on peut se demander si un réchauffement  des relations peut être possible pour deux nations ennemies depuis plus d’un siècle, comme par exemple : la Russie et les Etats-Unis. On a quand même pu apercevoir un rapprochement entre les deux pays durant la présidence de Barack Obama et la présidence de Medvedev en Russie entre 2008 et 2012. Mais les raisons historiques seraient trop grandes pour un réchauffement global et surtout devenu beaucoup plus complexe depuis l’élection de Vladimir Poutine et quasiment impossible depuis l’attaque sur l’Ukraine.


Les pays ne pourront donc peut-être jamais mettre leur différents de côté et aucune connexion diplomatique ne pourra être établie. 





 

Bibliographie et références




















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